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Bertrand Lavier, 1949

 

 

Tony Oursler, 1957

 

 

Jean-Pierre Raynaud

 

 

Serge Poliakoff 1900-1969

NEW YORK–PARIS, 1945-2005

Communiqué de presse

[28 avril 2005] — Vente le 25 mai 2005, Espace Tajan

Cette nouvelle vente thématique intitulée « New York-Paris, 1945-2005 », organisée conjointement à notre vente de prestige d’art abstrait et contemporain, entend mettre en parallèle les créations de l’après-guerre de part et d’autre de l’Atlantique dans les deux principaux foyers artistiques du 20e siècle.

La vacation présente des œuvres d’artistes issus des deux métropoles dans une confrontation esthétique qui marie aussi bien l’Ecole de Paris que l’expressionnisme abstrait new yorkais, le pop art et le Nouveau Réalisme, jusqu’à l’art de ces vingt dernières années.

 

New York, 1945

Matta, Zadkine, Tanguy, Ernst, Chagall, Léger, Breton, Masson, Ozenfant, Duchamp, Lipchitz, Berman… De nombreux artistes européens ont fuit leur continent dévasté par la guerre, pour certains un second exil. Partis des pays d’Europe de l’est, ils avaient choisi de s’installer à Paris où la vie artistique connaissait une formidable ébullition. Mais la défaite de la France et l’occupation nazie ont contraint beaucoup d’entre eux à quitter leur terre d’adoption et à traverser l’Atlantique. Des artistes français, peintres ou sculpteurs, les ont rejoints à New York. La ville devient alors le symbole de la liberté retrouvée. En 1945, le Museum of Modern Art présente une rétrospective de Piet Mondrian pendant que Peggy Guggenheim expose, dans sa galerie Art of this Century, un artiste alors inconnu : Mark Rothko. A Paris, c’est la création du Salon de mai, le Salon du renouveau, où exposent Manessier, Fougeron, Singier, Nicolas de Staël, Tal Coat… Denise Renée ouvre sa galerie et présente les œuvres d’Ernst, Juan Gris, Modigliani, Picasso… Serge Poliakoff bénéficie de sa première exposition personnelle à la galerie L’Esquisse et André Masson expose ses « œuvres rapportées d’Amérique » chez Louise Leiris.

 

L’Expressionnisme Abstrait, les années 1950

Alors que le Metropolitan Museum of Art prépare l’exposition « American painting Today-1950 », dix-huit artistes se rebiffent. Estimant que le jury sélectionnant les pièces n’est pas assez d’avant-garde, ils décident de ne pas participer à cette mascarade. Leurs noms : Adolf Gottlieb, Robert Motherwell, Hans Hofman, Barnett Newman, Jackson Pollock, Mark Rothko. Ce sont les chefs de file de la nouvelle peinture expressionniste américaine, le mouvement qui va porter New York au rang de capitale artistique. Cet art autonome et abstrait fuit la réalité pour se construire essentiellement à travers la couleur et les formes.

Pendant ce temps-là, à Paris, les œuvres de Jean Fautrier sont exposées à la Galerie Drouin place Vendôme où travaille un certain Leo Castelli. Ses peintures figuratives sont pourtant presque des compositions abstraites, puisque le motif disparaît dans la peinture pure. Hans Hartung, artiste d’origine allemande qui a combattu contre le nazisme, présente à Paris, où il a élu domicile, des toiles recouvertes de signes graphiques, presque gestuels. Pierre Soulages, âgé d’à peine trente ans, expose des toiles résolument abstraites et puissantes, animées de larges traces. Le jeune peintre voue une passion au noir qui crée un rythme, un espace et la lumière. Mais c’est Jean Bazaine qui s’impose comme l’un des maîtres de cette nouvelle école de Paris. Un artiste qui aime d’ailleurs à souligner que « l’art, à toutes les époques, a toujours été non figuratif. Ce n’est pas là une nouveauté et il est étrange d’avoir à le rappeler ».

 

Le pop art, les Nouveaux Réalistes, les années 60

Dès les années 1950, certains jeunes artistes réintroduisent brutalement le réel dans leurs œuvres. A 24 ans, Jasper Johns, tout frais débarqué à New York de sa Géorgie natale, reproduit le drapeau américain aux dimensions de la toile, se détournant à la fois du ready-made tout en présentant un objet connu de tous mais hors contexte, voir même démuni de tout contexte : entre brutalité, puissance et subtilité extrême. C’est l’image de l’Amérique qui chavire. La liberté et le manque de préjugés dont il fait preuve seront partagés par d’autres artistes comme Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein, Jim Dine, Andy Warhol, Claes Oldenburg, Tom Wesselman ou James Rosenquist…

En 1961, Robert Rauschenberg et Larry Rivers font le voyage à Paris pour rejoindre Jean Tinguely et Nikki de Saint Phalle. Les quatre artistes réunis impasse Ronsin tirent à la carabine sur un tableau préparé par Nikki. L’artiste a dissimulé dans le plâtre, et au milieu d’un assemblage d’objets hétéroclites, des poches de peintures de différentes couleurs.

En 1962, la rencontre du critique d’art Pierre Restany et du marchand Sidney Janis aboutit à une exposition à New York qui a pour but de confronter artistes européens et américains. Arman, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse, Mimmo Rottela, Daniel Spoerri se trouvent face aux jeunes américains du pop art. Sous le label « The New Realist », l’exposition montre la communauté d’esprit et la possibilité d’un dialogue esthétique entre une génération émergente des deux côtés de l’Atlantique. César se fait remarquer à Paris au Salon de mai de 1960 en exposant trois automobiles compressées. Pendant ce temps, à New York, John Chamberlain emploie des matériaux empruntés à l’industrie comme les cylindres métalliques. Quand Alain Jacquet revisite le Déjeuner sur l’herbe, Roy Lichtenstein réinvente le pointillisme à travers la bande dessinée.

 

Bad painting et Figuration libre, les années 1980

A l’orée des années 1980, New York comme Paris connaissent l’émergence de mouvements qui se développent en réaction à l’art minimal et conceptuel, d’un Joseph Kosuth par exemple. C’est le retour à la peinture colorée et figurative qui utilise parfois des matériaux hétéroclites. Sous le nom évocateur de Bad painting aux Etats-Unis, ses figures de proue à New York ont pour nom Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Neil Jenny, Kenny Scharf... En France, le mouvement baptisé par Ben en 1981 Figuration libre se forme autour des personnalités de Robert Combas, Hervé di Rosa, François Boisrond… En 1982, le critique d’art Otto Hahn organise une vaste exposition d’artistes français à New York : « Statements, New York 82. Leading artists from France ». L’année suivante, Combas expose chez Leo Castelli et di Rosa chez Barbara Gladstone. En 1984, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris présente l’exposition : « 5/5 : Figuration libre, France-USA » qui orchestre la confrontation des œuvres de Basquiat, Blanchard, Boisrond, Combas, Crash, les frères di Rosa , Haring, Jammes, Kwang Chi et Scharf.

 

La fin des mouvements, le renouveau de la peinture. 1990-2005

La fin du 20e siècle est marquée par l’effacement des mouvements et l’apparition de figures majeures mais singulières. C’est le développement des mythologies individuelles déjà présenties par Harald Szeeman lors de la Documenta de Cassel en 1972. Christian Boltanski, Bertrand Lavier, Cindy Sherman, Pierre et Gilles, Mathew Barney, Philippe Perrin, Tony Oursler, Pierre Huyghe… tous développent un travail et des univers personnels qui forment des « individualités » et non plus des « mouvements ».

En parallèle, une nouvelle génération de peintres s’impose, perpétuant la tradition de ce support en le réinventant sans cesse, à l’image de Philippe Cognée, Alex Katz, ou Bernard Frize…

New York – Paris, une histoire qui continue encore aujourd’hui à s’écrire. Rendez-vous à l’Espace Tajan le mercredi 25 mai à 20 heures.

 

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Renseignements sur la vente
+33 1 53 30 30 55

Relations avec la presse
+33 1 53 30 30 80

 

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