Lettres de Louis-Ferdinand Céline à Roger Nimier
Manuscrits et Autographes
[01 septembre 2005] — Vente le 04 octobre 2005, Hôtel Drouot
Lors de sa prochaine vente de Manuscrits et Autographes, Tajan propose un lot exceptionnel qui rassemble plus de 200 lettres de Louis Ferdinand Céline, estimé 120 000 - 130 000 €.
Lettres de Louis Ferdinand Céline à Roger Nimier
Février 1949 à Juin 1961
Roger Nimier (1925-1962), jeune auteur, envoie à Céline en février 1949 son roman Les Epées avec cette dédicace « Au maréchal des logis Destouches, qui paie aujourd’hui trente ans de génie et de liberté, respectueusement, le cavalier de 2ème classe, Roger Nimier ». Un an plus tard il lui envoie Le Hussard Bleu et écrit un article sur lui dans La Table Ronde. Il se construit une solide amitié entre les deux écrivains dont témoignent les lettres inédites.
Il s’agit de 228 Lettres dont 26 inédites correspondant à la période d’exil au Danemark puis, lorsque Roger Nimier, jeune écrivain, devient l’éditeur à la NRF de Céline (Décembre 1956).
Les lettres datées du 19 Décembre 1956 au 30 Juin 1961 (sauf exception) ont été publiées par les éditions Gallimard : « Lettres à la NRF – Louis Ferdinand Céline » Collection Blanche Septembre 1991.
L’ensemble représente 438 pages (dont 63 inédites)
Il s’y ajoute une ordonnance à Roger Nimier et une lettre à Mr Raymond Magne (inédites).
Détail des lettres qui seront dispersées en un seul lot. Estimation 120 000 - 150 000 €.
Lettes Inédites : du 14 février 1949 au 23 novembre 1956 : 25 lettres
1956 : 2 lettres
1957 : 59 lettres
1958 : 40 lettres
1959 : 31 lettres
1960 : 47 lettres, dont une inédite 28 avril 1960
1961 : 24 lettres
Soit 26 lettres inédites au total.
Quelques références à propos de cette correspondance
« Le correspondant de la confiance sans réserve, sera à partir de 1956, Roger Nimier… Pour Nimier, Céline sera Ferdinand et même Louis… Céline peut trouver en Nimier l’acteur désabusé du monde technique et abruti qu’il vomit, chaos d’alcool et d’autos ».
Philippe Sollers, préface de « Louis-Ferdinand Céline Lettres à la NRF », Gallimard, 2002, pXIII).
Roger Nimier devient conseiller littéraire des éditions Gallimard en décembre 1956 et dés 1957 réussit le lancement D’un château l’autre en arrangeant entre autre un interview par Madeleine Chapsal pour l’Express intitulé « Voyage au bout de la haine ».
Après ce succès, il sert de truchement entre Gaston Gallimard et Louis jusqu’à la fin et devient le correspondant quasi exclusif pour les années qui suivent – jusqu’à la mort de Céline le 1er Juin 1961
Philippe Alméras, Dictionnaire Céline, Plon, 2004, p624.
Inconditionnel de Céline, Roger Nimier lui avait témoigné son admiration en lui adressant à Klarskovgaard « Les Epées » avec une très belle dédicace. L’année suivante Nimier lui envoya Le Hussard bleu. Céline y retrouva ce goût de la liberté et de l’impertinence que Nimier partageait avec ses amis…Conduit pour la première fois à Meudon par Marcel Aymé, Roger Nimier devint un familier de Lucette et Louis.
Il téléphonait, écrivait, venait sans prévenir.
« Pendant les dernières années de la vie de Céline, il se démena aussi comme un diable pour secouer l’indifférence du public multipliant les articles, les critiques, les interviews. »
François Gibault, « Céline 1944-1961 Cavalier de l’Apocalypse » Mercure de France, 1981, p300.
« Céline va trouver chez Gallimard un interlocuteur qui a pour lui une admiration sans réserve et avec qui ses relations ne seront jamais qu’amicales ou même affectueuses : il s’agit de Roger Nimier qui dés la sortie des premiers volumes publiés par Céline à son retour du Danemark, l’avait brillamment défendu… Les lettres que Céline lui envoie, tout en se maintenant dans un registre très célinien de drôlerie et d’imprécation, laissent à tout moment percer pour Nimier et les siens l’affection la plus sensible. »
Henry Godard « Céline – Romans II » Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1974, p1011-1013.
« Il n’est que d’écouter les échos que renvoient la correspondance pour percevoir la nature profonde des rapports entre Céline et Nimier : un dialogue d’écrivains, en dépit de la hauteur à laquelle le cadet place l’œuvre du Maître »
Marc Dambre, « Roger Nimier, Hussard du demi-siècle », Gallimard, 1989, p519.
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