ALBERT MARQUET (1875-1947)
BÂTEAU-BŒUF, CETTE (SÈTE)
Huile sur panneau
Signée en bas à gauche
Étiquette de la galerie Druet au dos
Oil on panel ; signed lower left ; galerie Druet label on the reverse
32,5 X 40,5 CM • 12 5/8 X 16 IN.

    Notes:


  • Une attestation d’inclusion au Digital Catalogue Raisonné Project du Wildenstein Plattner Institute (WPI) sera remise à l’acquéreur.

    PROVENANCE
    Albert Marquet, Paris.
    Acquis auprès de ce dernier le 23 octobre 1924.
    Paris, Galerie Druet (n° 10785).
    Acquis auprès de cette dernière le 28 octobre 1924 puis par descendance.
    Collection particulière, France.

    "1924 - SÈTE
    Marquet étant peu enclin à écrire, c'est dorénavant sa femme qui adresse des nouvelles aux amis. Écrivain, elle conte leur séjour à Sète : 'Marquet passe l'été de 1924 à Sète. Il y vint par hasard. Nous avions quitté Paris. Manguin, sa femme et sa fille, en auto, tous décidés à nous arrêter dans le Lot. Or, il pleuvait à Cahors et d'une pluie tranquille et décidée à durer. D'un commun accord nous filâmes sur Bordeaux que Marquet, l'ayant fui dans sa jeunesse, retrouva pour la première fois. II comprit que, ses rancœurs apaisées par la succession des années, il y pourrait travailler ; mais Manguin ne tenait pas en place et, entraînés par lui, nous reprîmes la route, traversant les cols des Pyrénées, et peu tentés par la montagne, délaissant Collioure trop connue, un beau soir nous découvrîmes Sète. Les eaux qui la parent étaient dorées par le couchant, le ciel trouvait en elle de quoi doubler ses fastes et je compris à l'émotion qui s'empara d'Albert que nous y resterions. Manguin de tempérament plus exubérant manifestait bruyamment son admiration, mais le lendemain il faisait la moue, reniant son enthousiasme de la veille, regrettait Saint-Tropez et il nous quitta, laissant Marquet intangible, planté sur son balcon. Combien d'amis s'étonnèrent de ce choix qui leur parut insolite. Nous recevions des cartes : 'Que faites-vous dans cette ville de tonneaux ' Manguin pour nous attirer chez lui vantait les charmes de la Côte d'Azur, la courbe de la baie qui s'étalait sous ses yeux. Marquet se contentait de sourire sans donner les raisons qui le liaient à Sète. Il continuait de regarder comme s'il avait à apprendre quelque chose et de peindre des toiles qui étaient et qui restent des réponses suffisantes et définitives à l'étonnement de ses amis. Les canaux, le port, tout cet étalement d'eaux calmes offertes aux jeux de la lumière, les sorties et les retours des bateaux joyeux et précis sous leurs voiles, les allées et venues des pêcheurs, leurs arrêts, leurs conversations, leurs façons de traîner un peu pour goûter la joie de l'instant, parce qu'après tout il n'y a pas dans l'existence que du travail et des soucis, toute cette vie des éléments et des hommes se commandant les uns les autres, tout à tout se mêlant, s'opposant et s'accordant, ne pouvaient qu'enchanter et retenir Marquet. Il loua sur le port une chambre à une vieille dame qui passait son temps à dormir, confessant : 'Le sommeil a toujours été la passion de ma vie', ce qui donnait au peintre une grande commodité. Elle n'avait jamais besoin de sa fenêtre et ne faisait aucun bruit. Marquet de là ou du balcon de son hôtel peignait à longueur de journée. II dessinait aussi, puis ses séances terminées, nous nous promenions à pied, en voiture, découvrant mieux de jour en jour le pays et nous y attachant davantage. Personnellement j'y retrouvais des souvenirs car dans ma famille maternelle qui en était issue j'en avais toujours entendu parler. Marquet pouvait travailler tranquillement et tout son saoul. Nous ne connaissions personne et c'est une condition qu'il a toujours prisée dans ses déplacements et dans ses voyages. Il fallait que rien ne s'interposât entre lui et la part du monde dont il prenait possession, que rien ne vint arrêter ou fausser l'espèce de dialogue dont il tirait son enrichissement.' Dans ses tableaux de Sète, il s'attache, quel que soit le lieu - la jetée, le canal, le port -, à saisir plastiquement la lumière, la vibration sur les voiles et les coques des bateaux, comme dans les Voiliers à Sète, un tableau peint sous le soleil d'après-midi ; alors que, pour Sète, le canal de Beaucaire, il préfère une lumière matutinale. Le soleil, alors à peine levé, réchauffe faiblement les façades exposées au levant, tandis que sur l'autre versant du canal tout est encore baigné d'ombre et de froideur."
    Jean-Paul Monery, "Journal de bord dans le midi", in Albert Marquet, Itinéraires maritimes, Thalia Édition-Musée national de la Marine, Paris : 2008, pp. 106-108.

    "As Marquet was little inclined to write, it was his wife who sent news to their friends. A writer, she recounts their stay in Sète: 'Marquet is spending the summer of 1924 in Sète. He came here by chance. We had left Paris, by car, with Manguin, his wife, and daughter, all determined that we should stop in the Lot. However, it was raining in Cahors, a leisurely rain, intent on continuing. We all agreed to head to Bordeaux, which Marquet had fled in his youth; this would be his first time to return. He had come to understand that he could work there, his resentment having been appeased by the passing years. But Manguin could not keep still for long, so dragged along by his restlessness, we resumed our journey, crossing mountain passes in the Pyrenees and, as the mountain provided little temptation, leaving the all too familiar Collioure behind, we came upon Sète one fine evening. The waters that surrounded the city were gilded by the setting sun, and in their expanse the splendor of the sky was double, and I understood Albert's sudden desire to remain there. Manguin, with his more exuberant temperament, made a raucous display of admiration; but the next day he pouted, denying the previous day’s enthusiasm, saying he missed Saint-Tropez, and he left us, leaving Marquet, planted on his balcony, resolute. So many friends were astonished at what appeared to be a bizarre decision. We received letters: 'What are you doing in that barrel-filled city ' To tempt us to join him, Manguin lauded the charms of the French Riviera, the curving bay unfurling before him. Marquet just smiled and gave no explanation for his attachment to Sète. He continued his observations as if he had something to learn, and to paint canvases that were and remain ample, definitive responses to the astonishment expressed by his friends. The canals, the port, the calm spread of water surrendering to the effects of light; the setting out and returning of boats, joyful and steadfast under their sails; the comings and goings of fishermen, their pauses, their conversations, the way they linger to savor the delight of the moment; because after all, there is more to life than work and worry - this life of the elements and of men commanding one another, everything intertwined, clashing, and uniting, could only enchant Marquet and make him want to stay. He rented a room on the port from an elderly woman who spent her time sleeping and confessed that, 'Sleep has been my passion all my life,' which was quite practical for the painter. She had no use for her window and made no noise. There, or on the balcony of his hotel, Marquet painted all day long. He also drew; then when he had finished his sessions, we went for walks, or took the car, each day discovering a little more of the country and becoming more attached to it. Personally, I discovered memories there, for I had always heard my mother's family, who was from the area, talk about it. Marquet could work at his leisure and to his heart's content. We knew no one, a condition he had always valued in his travels and journeys. Nothing must come between him and the part of the world that he was taking possession of through his art; nothing must interrupt or distort the sort of dialogue from which he derived his enrichment.' In his paintings of Sète, he strove, regardless of the location - the pier, the canal, the port - to capture the light with great plasticity: quivering on the sails and hulls of boats, as in Voiliers à Sète, a painting executed in the afternoon sun, while he preferred morning light for Sète and the Canal de Beaucaire. As the barely risen sun begins to warm the east-facing facades, the far side of the canal remains bathed in cool shadow."
    Jean-Paul Monery, "Journal de bord dans le midi", in Albert Marquet, Itinéraires maritimes, Thalia Édition-Musée national de la Marine, Paris: 2008, pp. 106-108.

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