Présentées en vente le 20 novembre 2024 chez Tajan à Paris
Valentine Schlegel est née en 1925, dans le port méditerranéen de Sète. Quand elle est adolescente, sa famille la laisse s’adonner à des activités manuelles et sportives, ce qui n’était pas vraiment considéré comme faisant partie de l’éducation d’une jeune fille à l’époque. C’est auprès de son père artisan-tapissier que Valentine a appris à aimer le travail manuel et les outils qui le rendent possible. Pendant la guerre, elle a fait la connaissance d’Agnès Varda venue s’installer à Sète avec sa famille. Elles ne se quitteront plus jamais. Elle étudie le dessin à l’école des Beaux-Arts de Montpellier puis s’installe à Paris en 1945. C’est à cette période, aux côtés de Frédérique Bourguet, qu’elle se concentre sur la création de céramiques originales. Elle travaille également avec l’une de ses sœurs Andrée Vilar, mariée à Jean Vilar, le fondateur du Festival d’Avignon.
A partir de 1955, elle conçoit une série de vases en faïence chamottée montés au colombin et émaillés de tonalités sourdes (gris, bleu-noir, blanc, vert-brun). Les formes sont organiques autour de pleins et de vides. La matière, elle, semble burinée à sa surface. Dans ses vases, qui rappellent les formes de la nature (germe, racine, bulbe, tubercule, …), elle traite à sa manière les tendances contemporaines de la sculpture organique et du design, son travail se situant toujours entre l’utile et l’artistique.
Nous présentons un vase-sculpture monumental issu d’une collection privée, documenté grâce aux photos d’Agnès Varda, lors d’une exposition à la galerie la Demeure en janvier 1957. Le vase y figure, posé sur le rebord d’une fenêtre, agrémenté de branchages, comme Valentine Schlegel aimait à montrer ses pièces : avec une utilité ! « J’ai pensé que c’était aux sculpteurs d’inventer des pots et je me suis posé la question : comment un sculpteur ferait-il un pot ? Un pot est destiné à recevoir des fleurs. Sans fleurs, il n’est plus rien. Pour avoir une vie propre, il doit être aussi une sculpture » disait-elle.
VALENTINE SCHLEGEL (1925-2021)
Vase en terre façonnée au colombin et faïence chamottée à corps libre reposant sur trois hauts pieds, émail gris clair.
Trois vases amovibles en plomb formant réceptacles pour les fleurs, épousant les ouvertures de la partie supérieure.
Signé sur un pied.
(Petits éclats, fêles et manques)
Haut. 47,5 cm – Larg. 43 cm – Prof. 38 cm
Provenance : Collection privée, Sète
Estimations : 30 000 / 40 000 €
La deuxième oeuvre provenant de cette collection est un pichet réalisé en collaboration avec sa soeur Andrée Vilar. En effet au début de sa carrière de céramiste, Valentine tourne les pièces et Andrée les peint. Cette verseuse est donc le fruit de leur collaboration et porte leurs deux signatures. Ces deux pièces restées dans la même famille depuis leur acquisition étaient inconnues sur le marché et sont aujourd’hui redévoilées par la Maison Tajan.
VALENTINE SCHLEGEL (1925-2021) ET ANDRÉE VILAR (1916-2009)
Pichet « oiseau » en terre rouge, à décor peint et essuyé d’un oiseau et de rameaux d’olivier, engobe noir ; intérieur émaillé.
Signé au revers de la base « Schlegel » et des initiales AV dans un cartouche ovale.
(Un petit accident au bec)
Haut. 23 cm – Larg. 15 cm
Provenance : Collection privée, Sète
Estimations : 4 000 / 5 000 €
INFORMATION
Vente Arts décoratifs & design du 20e siècle
Mercredi 20 novembre 2024
CONTACTS
Marie-Cécile Michel – Directeur Arts décoratifs & design du 20e siècle
+33 1 53 30 30 58 – [email protected]
Ariane de Miramon – Directeur Communication
+ 33 1 53 30 30 68 – [email protected]