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Jean Baptiste Corneille l’Ancien, Alexandre faisant boire ses soldats

Jean Baptiste Corneille l’Ancien

Alexandre faisant boire ses soldats

En vente le 12 juin 2024

 

 

Jean Baptiste Corneille l’Ancien (Paris 1649-1695)
Alexandre faisant boire ses soldats
Toile
301 x 431 cm

300 000 / 500 000 €

Classé Monument Historique

 

 

Provenance :
Très probablement collection de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), un tableau de ce sujet est mentionné dans la grande salle du château de Sceaux, dans son inventaire après décès rédigé par Charles Le Brun après septembre 1683 (voir Bibliographie, J.-C. Boyer, op. supra., 2014) ; Probablement collection de Louis-Philippe Ier ; vente en 1848 au marquis de Courtilloles (acheté 1 000 francs-or), selon une tradition familiale ;
Collection du marquis de Courtilloles, château de Courtilloles, Sarthes ;
Vente de l’entier mobilier du château de Courtilloles, L’Isle-Adam (Me Elkaïm), 20 juin 1993, n° 172 (Attribué à Charles Le Brun, 2 millions de francs) ;
Galerie Jean Pierre Gros, Paris, Carré Rive Gauche en 2014.

Bibliographie :
F. de P. et A.S., « Découvert – Un tableau de Le Brun reste en France », dans Le Figaro, 22 juin 1993 ;
C. Lebrun-Jouve, « Deux têtes pour un seul Corneille: Jean-Baptiste », dans Album amicorum. Oeuvres choisies pour Arnauld Bréjon de Lavergnée, Trouville, 2012, cité p. 114, reproduction d’un détail fig. 2 (Jean-Baptiste Corneille) ;
E. Coquery, Charles Errard. La noblesse du décor, Paris, 2013, n° PcE. 3, cité p. 192, reproduit en couleur p. 194 (Jean Baptiste Corneille sous la direction de Charles Errard) ;
J. C. Boyer, « Some identifications of paintings in the collection of ‘le grand Colbert' », dans The Burlington Magazine, avril 2014, cité p. 214, reproduit fig. 6.

En comparaison :
Deux dessins préparatoires (E. Coquery, ill. 47 et DA. 11 ; J. C. Boyer, fig. et 8), découverts par Claudine Lebrun-Jouve (« Deux-têtes pour un seul Corneille : Jean-Baptiste », dans Album amicorum. Oeuvres choisies pour Arnauld Bréjon de Lavergnée, Trouville, 2012, pp. 114-115).

 

 

Cette somptueuse peinture s’insère bien dans les séries de grandes peintures d’histoire réalisées sous le règne de Louis XIV, à la suite des cartons de tapisserie de la Vie d’Alexandre le Grand de Charles Le Brun (musée du Louvre) pour la manufacture des Gobelins. Elle a d’ailleurs été découverte lors d’une vente en 1993, présentée alors sous le nom de Le Brun, mise en rapport avec deux dessins de l’artiste. Depuis, son pendant Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le mont Athos, a été retrouvé lors d’une vente Tajan en 2008.

 

Un épisode tiré de l’Histoire d’Alexandre le Grand de Quinte-Curce

Pour se démarquer de son modèle, Jean-Baptiste Corneille choisit un épisode peu représenté, tiré de l’Histoire d’Alexandre le Grand de Quinte-Curce (Livre VII). Après avoir passé onze jours à chevaucher à la poursuite de Bessos, le satrape de Bactriane sous le règne de Darius III, l’eau vient à manquer pour Alexandre et ses hommes. Sur leur chemin, ils rencontrent deux courtisans venus apporter de l’eau à leurs fils engagés dans l’armée macédonienne. Voyant le souverain accablé par la soif, ils lui offrent leur eau. Ne pouvant se résoudre à la boire seule, et sachant qu’une petite quantité ne suffirait pas pour tous, il refuse. Frappés par sa grandeur d’âme, les soldats retrouvèrent leur courage et jurèrent de la suivre où il irait.

Dans cette composition habile, le peintre met parfaitement en valeur l’abnégation et le sacrifice du chef de guerre. D’un geste symbolique, il repousse le vase rempli d’eau et désigne de l’autre main son armée, au nom de laquelle il se doit de le refuser.

 

 

Jean-Baptiste Corneille (1649-1695)

Jean-Baptiste Corneille appartient à une dynastie d’artistes. Comme son frère aîné Michel II (1642-1708), il se forme auprès de son père Michel I Corneille (1602-1664). En 1665, il est envoyé à Rome pour compléter sa formation, devenant ainsi l’un des premiers pensionnaires de l’Académie. Durant son long séjour, de 1665 à 1671, Charles Errard le charge de copier les fresques de la Galerie Farnèse, pour le décor de la Galerie des Ambassadeurs du Palais des Tuileries. Influencé par Le Brun et Giulio Romano, sa manière est caractérisée par des compositions théâtrales, des coloris vifs et des visages expressifs. Quelques années après son retour en France, en 1675, il donne comme morceau de réception Le Punition de Busiris par Hercule, aujourd’hui conservé au Beaux-Arts de Paris. En 1679; il réalise pour la May de Notre-Dame La Libération de Saint-Pierre, s’affirmant ainsi comme un éminent peintre de la génération. La fin de sa carrière est marquée par une importante activité et une évolution de la manière, plus libre et tourmentée. Il est nommé professeur-adjoint en 1684 et professeur en 1692.

La redécouverte récente de l’une de ses plus prestigieuses commandes, un Saint Roch aujourd’hui conservé à l’église de Mouriès et destiné au Grand Commun de Versailles, confirme l’importance de cet artiste du XVIIe siècle français, encore trop méconnu. Par son attachement à la couleur, Jean-Baptiste Corneille achève de se distinguer de Le Brun dans ce grands format illustrant la vie d’Alexandre. L’éclat presque acidulé des coloris et la façon dont ils animent la composition séduisent l’œil et montrent bien le parti pris par le peintre dans la Querelle du coloris, à la suite du débat lancé par Philippe de Champaigne à l’Académie en 1671.

 

 


 

DÉCOUVRIR LA VENTE « TABLEAUX & DESSINS ANCIENS »

 

INFORMATION

Tableaux & dessins anciens

Mercredi 12 juin 2024 à 18h
Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris

 

CONTACTS
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+33 1 53 30 30 47 – [email protected]

Landry Orizet – Commissaire-priseur
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