VENTES AUX ENCHERES

Nature et Architecture : Le Design 100% écolo s’invite l’Espace Tajan.

Deux réflexions pour une même ambition. Andrea Branzi (né en 1938) et Giuseppe Rivadossi (né en 1935) figurent parmi les pionniers qui ont interrogé le rapport de la ville et de l’habitat à la nature. Dans les années 1960, certains réalisent que le cadre de vie de l’homme, qui se développe alors, l’éloigne de l’environnement. Les objets sont sans lien avec l’habitation, qui est elle-même coupée d’une ville se détournant de la nature.

Andrea Branzi est membre du mouvement de l’architecture radicale italienne des années 1960 et 1970. Son groupe, archizoom, clame la nécessité de réintroduire de la poésie et de l’humanité dans les cités modernes. Sa philosophie ne pourrait être plus clairement illustrée que par Tree 2, étagère en aluminium de 2010, dans laquelle un tronc de bouleau est enclavé (30 000/40 000 €). Ses vases sont eux aussi des objets «environnementaux», à l’image du modèle Bosco de 2011, en faïence émaillée imitant le bois (900/1 200 €). Quant à la chaise longue Ticino, dont l’un des six exemplaires en bronze est ici estimé 18 000/24 000 €, elle fut d’abord créée en bois. Sa ligne épurée et fine, rappelant des cornes d’animal, permet au matériau d’épouser parfaitement le corps humain.

Pour sa part, le sculpteur et ébéniste Giuseppe Rivadossi travaille depuis les années 1960 sur l’espace domestique, qu’il voit comme le lieu de communication et celui de l’épanouissement de l’âme. À partir de 1980, son intérêt s’est porté sur l’aspect architectonique du bois en tant que structure, tandis qu’aujourd’hui sa réflexion se tourne vers l’exploitation des caractéristiques physiques de celui-ci. Sa chaise Fiorita de 1992, en érable, pourrait symboliser ses recherches (3 500/4 500 €) : les montants du dossier formant un tronc se terminent en branches. La surface de ses armoires (Madia Intagliata, 1978, 38 000/45 000 €), tables (Athos, 2002, 9 500/12 000 €) ou enfilades (Nova, 2011, 15 000/20 000 €) est travaillée en pointes de diamant, caissons ou rainures… Le résultat : des pièces aussi séduisantes qu’écolo !

Source : La gazette Drouot n°34 du 7 octobre 2016