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Vente de Livres : Correspondance de Charles de Foucauld

Correspondance de Charles de Foucauld avec le colonel Sigonney

Le colonel Sigonney, né le 5 février 1877 dans le Haut-Rhin, s’engage dans l’armée à 18 ans. En 1906, il est nommé au Service des Affaires Indigènes, en Algérie. L’année suivante, il y fait la connaissance de Charles de Foucauld, avec qui il se lie d’amitié.

Dans le désert, il est responsable de la sécurité des opérations militaires, et s’occupe de doter de communications permanentes différents forts, ainsi que d’assurer leur ravitaillement. En 1911, le Capitaine Charlet, chargé de prendre possession de la ville de Djanet, lui confie le commandement de son avant-garde. Sigonney parvient rapidement à planter le drapeau tricolore sur le minaret, ce qui amène Charles de Foucauld à lui envoyer ses félicitations. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Sigonney rejoint le front, où il fait preuve d’une bravoure exemplaire. Blessé deux fois en deux mois, il prend soin d’écrire, dans l’ambulance même, à son ami Charles de Foucauld. À peine remis de sa convalescence, il repart pour le Sahara.

Ses nombreuses citations le décrivent comme un « officier de valeur, énergique et brave », puis un « capitaine très expérimenté, d’une très grande bravoure et d’une énergie extraordinaire ». Promu Colonel en décembre 1932, Sigonney prend sa retraite en 1936 et se retire à Tunis avec sa famille. Il décède en 1939.

Dans son livre Les amitiés sahariennes du Père de Foucauld, le père Gorrée déclare que « les nombreuses et intéressantes lettres, envoyées à cet officier par l’Ermite de Tamanrasset, sont la meilleure preuve des liens qui unirent ces deux âmes d’élite. »

Charles de Foucauld, né en 1858 à Strasbourg (France) et mort en 1916 à Tamanrasset (Algérie), est un officier de cavalerie de l’armée française devenu explorateur et géographe, puis prêtre catholique, ermite et linguiste. Il a été béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI.

Toutes les lettres portent la mention « Jesus Caritas », la devise qu’il adopta en mai 1900. La majorité d’entre elles viennent de Tamanrasset, dans la chaîne montagneuse du Hoggar, où Charles de Foucauld vécut en ascète, dans une maison en pierre et terre séchée. D’autres furent écrites dans son ermitage du plateau de l’Assekrem. Trois lettres furent écrites en voyage : l’une à Adrar et deux à Barbirey, en France. Charles de Foucauld y rend compte des rares précipitations, et de leur incidence sur la végétation et les animaux. Il lui arrive de réclamer des vivres ou de menus objets, pour lesquels il n’oublie jamais de remercier le colonel. Il tient son ami informé des divers soulèvements des populations indigènes, en tenant un compte détaillé des blessés et des morts. Il se passionne pour l’arrivée de la TSF, et pour la construction des voies de chemin de fer et automobiles transsahariennes. Il décrit les allers et venues et l’état de santé des officiers et des chefs de tribu. Il mentionne notamment le général François-Henry Laperrine, Saint-Cyrien lui aussi, qui lui fit découvrir le Sahara. Également mentionné, le général Hubert de Lyautey, dont il fit la rencontre en 1905. En juin de la même année, Charles de Foucauld fit la connaissance du chef de tribu dont il est souvent question dans la correspondance, Moûsa ag Amâstân. Ce dernier accepta de s’allier aux Français et autorisa Charles de Foucauld à s’installer à Tamanrasset. En août 2010, le Touareg fit une visite officielle en France, événement qui fera la une du Petit Journal et figure dans plusieurs lettres.

À partir de l’été 1915, Charles de Foucauld mentionne les événements liés à la Première Guerre mondiale, au sujet de laquelle il se tient renseigné. Il fait suivre au colonel les nouvelles de ceux qu’il appelle « ses proches », dont le lieutenant Depommier et le capitaine Édouard Charlet. Après la publication, en 1905, du Dictionnaire touareg-français, Charles de Foucauld poursuivit son travail sur la culture, la langue et la poésie touarègues. Le lexique touareg dont il est souvent question dans les lettres fut achevé en novembre 1916, quelques jours avant la mort de Charles de Foucauld, le 1er décembre 1916.

Vente Livres anciens et modernes, 24 Septembre 2019