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Victor Brecheret (1894-1955), un artiste brésilien de l’Art déco

Curieuse est la trajectoire de Brecheret d’un côté à l’autre de l’Atlantique. Celle d’un artiste immigré italien dont les œuvres ressurgissent parfois pour rappeler son talent et ce qu’il a légué à ses deux pays d’adoption : le Brésil et la France.

Vittorio Breheret (sans la lettre « C » dans le nom de famille) naît en Italie, dans la ville de Farnèse. Sa famille part s’installer au Brésil lorsqu’il a 10 ans. C’est au Brésil, qu’il adopte le nom de Victor Brecheret. A 16 ans, il repart en Italie pour étudier la sculpture dans l’atelier d’Arturo Dazzi. En 1919, de retour à São Paulo, il travaille sur certains chantiers d’architecture et se fait remarquer par la critique et les cercles artistiques.

Grâce à une bourse, il part s’installer à Paris et la France devient pour un temps sa deuxième patrie.

 

 

 

Salons et expositions

Entre 1921 et 1929, il expose régulièrement au Salon d’Automne, au Salon de la Société des Artistes Français – Section de Sculpture et Gravure sur pierre et au Salon des Indépendants.

En 1922, il est rappelé au Brésil pour participer à « la semaine de l’art moderne » au Theatro Municipal de São Paulo – c’est l’événement fondateur du modernisme au Brésil – il y présente 12 œuvres sur la figure féminine, qui sont plébiscitées par les collectionneurs et mécènes brésiliens.

L’année d’après, il participe au Salon d’Automne à Paris et en 1925 il expose à la Société des artistes français. Il alterne alors des séjours entre la France et le Brésil jusqu’en 1936.

A cette époque, il est influencé par les volumes géométriques du cubisme, la synthèse formelle de Constantin Brancusi et l’ornementation dépouillée de l’Art déco. Il fait preuve d’une grande maîtrise technique, explorant les torsions et les volumes ou réalisant des jeux complexes d’ombre et de lumière sur ses personnages. Ses sculptures représentent principalement des figures humaines, qui pour nombre d’entre elles illustrent des thèmes historiques, mythologiques ou allégoriques. Les personnages sont délicatement travaillés, avec des courbes généreuses, des traits simplifiés et géométrisés, décorés avec précision et élégance.

Son répertoire comprend des sculptures en granit, en marbre, en bois, en terre cuite et en bronze. Il exploite les caractéristiques spécifiques de ces matériaux, notamment les textures de surface qui lui permettent de simplifier l’ornement.

C’est au Salon d’Automne de 1923 qu’il reçoit sa première distinction et que ses œuvres sont acquises par des collectionneurs internationaux, telle Dona Olívia Guedes Penteado, qui achète plusieurs de ses sculptures ainsi que des œuvres de Picasso, Léger, Brancusi, Marie Laurencin, Foujita et André Lhote, lors de son séjour à Paris où elle venue pour visiter les Salons et ateliers d’artistes.

 

 

Diane chasseresse
Sculpture en marbre exécutée en taille directe
Signée
Circa 1929 – 1930
Haut. Totale 64 cm (56 cm sans le socle) – Long. 79 cm – Larg. 29 cm
20 000/30 000€

 

 

Sculpture religieuse et indigène

A partir de 1936, Brecheret qui est retourné vivre définitivement au Brésil, se tourne vers la sculpture religieuse et les formes primitives de la culture indigène brésilienne.

Il commence alors à construire le « Monument aux drapeaux », dont l’avant-projet remonte à 1920 mais ne sera inauguré qu’en 1953 sur la Place Armando Salles de Oliveira, à São Paulo (situé aujourd’hui dans le parc Ibirapuera).

 

 

Vierge à l’enfant
Sculpture en marbre exécutée en taille directe
Signée
Haut. 142 cm
15 000/20 000€

 

 

La phase d’art natif et indigène de Brecheret a occupé la dernière décennie de sa vie et a été récompensée par des prix à la Biennale internationale de São Paulo. Il a reçu de nombreuses commandes de sculptures publiques et d’œuvres religieuses durant cette période.

Ses œuvres font partie des collections des principaux musées du Brésil.

 

 

La France et l’Ecole de Paris

C’est pourtant en France que Brecheret s’est fait connaître en tant que membre de l’École de Paris et a participé à des expositions d’envergure internationale. Il a reçu des médailles pour ses envois aux Salons et le Gouvernement français lui a décerné la Légion d’Honneur, en 1934.

Maurice Raynal écrit à son sujet :

« Ce qu’il était venu chercher en France c’est en même temps que le spectacle des chefs-d’œuvre dont son éducation technique avait besoin, mais encore cet air de liberté artistique qu’il n’avait jamais encore respiré, et dont son instinct lui avait révélé l’existence. Il fut vite convaincu que la statuaire doit tout naturellement, sans préméditation, obéir aux destinées purement humaines de la plastique, à ses exigences, ses besoins, indépendamment des aspects fragiles et fugitifs dus seulement aux événements, aux modes, aux coutumes, aux goûts qui circulent dans le temps et parmi toutes les latitudes » 

Maurice Raynal dans « L’Amour de L’Art »

 

 

Nous présentons dans notre vente d’Arts décoratifs du 20e siècle, le 28 juin, trois sculptures, issues d’une collection privée européenne. La première est une représentation de Diane chasseresse, datant de 1929-1930. Il s’agit d’une représentation très sensuelle de la déesse, coiffée d’un chignon rebondi et couvant du regard une biche allongée à ses côtés. Vient ensuite une sculpture en pierre d’un « Couple de colombes enlacées », posés sur une haute terrasse cubique. Et enfin une monumentale sculpture de « Vierge à l’enfant dressé » de 142 cm de haut, taillée dans un bloc de marbre blanc.

 

 

Couple de colombes enlacées
Sculpture en meulière exécutée en taille directe
Signée
Haut. 39 cm – Long. 33 cm
5000/8000€

 


 

DÉCOUVRIR LA VENTE « ARTS DÉCORATIFS DU 20th SIECLE & DESIGN »

 

INFORMATIONS SUR LA VENTE
Arts Décoratifs du 20ème siècle et Design
Mercredi 28 juin 2023
Tajan, 37 rue des Mathurins 75008 Paris

 

CONTACT
Marie-Cécile Michel
Directeur Département Arts décoratifs & Design
T. +33 1 53 30 30 58
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