GRAND PLAT CREUX D'IZNIK AUX PAMPRES VERS 1535-1550 en céramique siliceuse, engobe blanc, oxyde métallique vert de cuivre et glaçure plombifère transparente, de forme circulaire et contour à accolades, à décor monochrome, sur le bassin, de trois pampres, sur le cavet, de sept rameaux de pommier d'api et, sur l'aile, de vagues s'abattant sur fond d'enroulements, le pourtour orné de six rameaux de pommier d'api. (Manque visible, fêlures et recollage d'un tesson sur l'aile). Turquie, Iznik, art ottoman, vers 1535-1550. HAUT. 7 CM - DIAM. 41 cm

    Notes:
  • A MID-16TH CENTURY OTTOMAN TURKEY, IZNIK, POTTERY DISH WITH A GREEN GRAPE DECOR. Œuvres ottomanes en rapport : - Plat, Turquie, Iznik, vers 1535-1550, Londres, Victoria & Albert Museum (1762-1892). - Plat, Turquie, Iznik, vers 1545, Paris, Musée du Louvre (0A 2402). - Plat, Turquie, Iznik, vers 1530-1540, Londres, British Museum (1949.1115.10). Œuvres chinoises en rapport : - Plat, Chine, dynastie Ming, période Yongle, vers 1403-1424, Paris, Musée Guimet (MA 1645). - Plat, Chine, dynastie Ming, période Yongle, vers 1403-1424, Londres, British Museum (1968.0422.27). - Plat, Chine, dynastie Ming, période Yongle, vers 1403-1424, Indianapolis, Museum of Art, (60103). Les inventaires successifs du trésor impérial ottoman, dressés dès la fin du XVe siècle, attestent le goût croissant des élites de la Sublime Porte pour les porcelaines de type bleu et blanc produites en Chine, à destination de la Perse, sous le règne de l'empereur Yongle (1403-1424). En effet, si les collections ottomanes s'enrichissent modestement de vingt-et-une céramiques chinoises en 1511, elles se voient adjoindre en 1514 plus de soixante pièces provenant du pillage du palais safavide de Tabriz ordonné par Sélim Ier (1512-1520). À ce fonds déjà remarquable faut-il ajouter les butins des campagnes de Syrie et d'Égypte (1516-1517) qui ont autant enrichi cet ensemble qu'inspiré les potiers d'Iznik. Ces derniers ont perfectionné, à partir de 1470, une terre cuite dont la pâte, légèrement colorée, est recouverte d'un engobe blanc, peint aux oxydes métalliques protégés par une glaçure plombifère, afin d'imiter la porcelaine chinoise. Notre plat aux pampres, produit à Iznik vers 1535-1550, participe de cette réappropriation ottomane des porcelaines de la Chine. Ainsi, des plats d'exportation chinois, reprend-t-il les caractéristiques formelles (le contour à accolades, la profondeur et le grand diamètre), les principes décoratifs (l'organisation du décor en trois registres concentriques scandant les trois parties du plat : bassin, cavet et aile) et le style (pampres traités avec élégance et souplesse, rameaux portant des pommes d'api et vagues écumantes empruntées à la dynastie des Yuan). Néanmoins, s'il n'est pas sans rappeler les exemplaires de décor similaire, conservés dans les collections publiques, il se singularise de cette production, peinte généralement dans une gamme de bleus empruntée aux modèles chinois, par sa monochromie vert sauge. Obtenue au moyen de l'oxyde de cuivre, cette couleur prête d'autant plus à conjectures que la rareté des pièces qui l'emploient exclusivement est grande : désir d'un atelier ou d'un commanditaire de rompre avec la monotonie des copies chinoises, souhait de se rapprocher des porcelaines Yuan décorées en rouge sous couverte et fréquemment devenues grises après cuisson, volonté d'assortir notre pièce de service à un ensemble de pièces Yuan… ? En toute hypothèse, notre plat renouvelle l'intérêt pour une production jusqu'alors seulement représentée dans les collections publiques par un autre exemplaire, au décor proche mais de facture moins soignée, conservé au Victoria and Albert Museum de Londres sous le numéro d'inventaire 1762-1892.

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24 mai 2012 14:30 CEST
Paris, France

Tajan

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