VENTES AUX ENCHERES

Juin – Juillet : Les ventes de prestige annoncées

Les 30 juin et 1er juillet prochains, les plus grands artistes modernes et contemporains seront à l’honneur. Léger, Picabia, Warhol, Robert Combas et Chu Teh-Chun ne sont que quelques-unes des prestigieuses signatures qui vous attendent.

Quand le prestige s’invite aux enchères, ça se passe chez Tajan. Les collectionneurs et amoureux d’art sont en vaine, les experts de la maison parisienne ont concocté une sélection des plus raffinées comprenant des pointures de l’art moderne et contemporain. Les catalogues seront dispersés les 30 juin et 1er juillet prochains, en salle et sur Tajan online. Tandis que la session d’art moderne sera ponctuée par les grands Fernand Léger et Francis Picabia, la sélection d’art contemporain accueillera des artistes incontournables comme Robert Combas et Andy Warhol.

 

Art Moderne

Parmi la quarantaine de lots qui constituent le catalogue, on retrouve La Danseuse, une composition exceptionnelle du cubiste Fernand Léger datée de 1929. La figure féminine monumentale, à laquelle l’œuvre doit son titre, occupe toute la partie gauche du tableau et semble figée, comme en apesanteur, sur un fond jaune bordé de noir. Elle cohabite avec des objets lancés au hasard sur la toile, dans une sorte de jeu de formes aérien où chaque élément conserve son autonomie propre. « J’ai pris l’objet, j’ai fait sauter la table, j’ai mis cet objet dans l’air, sans perspective, sans support », a commenté le peintre.

Cet ensemble d’objets, de formes et de couleurs qui aurait pu n’être que disparate garde néanmoins, grâce à un dispositif habile, une certaine homogénéité : les différentes masses s’organisent autour d’un axe de symétrie, tandis que le fond jaune d’or s’apparente au champ d’un tapis, définissant l’espace plus nettement. Un vrai tour de force.

À la frontière du cubisme et de l’art naïf, les tableaux de Fernand Léger dégagent une impression résolument positive. La bonne humeur de ses personnages colorés et rondelets, comme cette danseuse, explique leur universalité. « Pour moi la figure humaine, le corps humain n’ont pas plus d’importance que des clés ou des vélos. C’est vrai. Ce sont pour moi des objets valables plastiquement et à disposer suivant mon choix. […] Je sais que cette conception très radicale de la figure-objet révolte pas mal de gens, mais je n’y puis rien », a un jour déclaré l’artiste.

 

 

Très tôt, Francis Picabia a pris ses distances avec les conventions picturales de son temps, et en particulier dans le genre du portrait. Dans les années 1940-1943, il trouve ses sujets dans des magazines érotiques, peignant des personnages fictifs basés sur des codes visuels et sociaux déjà existants. C’est le cas de Profil de femme blonde sur fond bleu, dont le sujet n’est pas peint d’après un modèle vivant. Avec cette femme aux cheveux blond platine, au maquillage de star et au teint hâlé, Picabia se joue des canons de beauté de son époque, qui régissent les images véhiculées par les premiers mass-media et les revues. Il s’amuse même à reproduire le pelliculage des couvertures en papier glacé des magazines. L’œuvre répond à une période où la peinture n’est déjà plus la forme première de création d’images dans la culture occidentale.

 

 

Le dadaïste Jean Arp considérait la peinture comme une « polychromie complémentaire pour des reliefs de bois », lesquels étaient confectionnés sous ses instructions par des menuisiers. Bien que classé par la critique comme peintre, Arp a produit peu d’œuvres en deux dimensions, travaillant ses sculptures dans la plus grande discrétion avant de les révéler peu à peu au public. Les experts pensent que la transition entre les deux disciplines s’est opérée avec ses « papiers déchirés », des petits morceaux de papier collés selon « la loi du hasard » sur une feuille de carton.

Torse de jeune fille, Juliette Vary, de Louis Anquetin, est une gouache également connue dans une version peinte à l’huile, qui a fait sensation au Septième Salon de la Société des Artistes Indépendants en 1891. Arrivé à Paris en 1882 pour rejoindre l’atelier de Léon Bonnat, Louis Anquetin, s’est lié d’amitié avec Toulouse-Lautrec et l’accompagnait volontiers dans les cabarets montmartrois. Cette œuvre date de sa période dite « linéariste », alors qu’il se détache progressivement de la peinture « de réflexion » influencée par Émile Bernard, au profit d’une peinture plus mondaine. Juliette Vary habitait dans la même rue que Toulouse-Lautrec, lequel l’avait remarqué et avait obtenu de ses parents la permission de la portraiturer.

 

Art Contemporain

Artiste incontournable des ventes d’art contemporain de l’étude Tajan, Robert Combas est ici représenté avec Ça grouille, ça arrache les gencives en sang au trompettiste, et Crapeau le guitareu et Mimi le baptiste !, une peinture à l’ambiance psychédélique témoignant de son attachement profond pour la musique. L’œuvre, réalisée en 1988, met en scène trois musiciens en pleine performance dans un décor excessivement parsemé de détails, d’objets et de personnages en tous genres. Avec poésie, humour et dérision pour mots d’ordre, Combas exprime avec force sa passion pour le sujet musical, sans doute le plus récurrent de son œuvre. Comme il l’a un jour expliqué, « la musique, la peinture, peu importe, j’ai des choses à dire, elles s’expriment presque malgré moi, je n’en reviens pas ! »

 

 

Le pape du Pop, Andy Wahrol, a abordé le motif des fleurs au milieu des années 1960, lorsqu’il cherchait une approche plus abstraite du sujet. L’iconographie de la série Flowers provient des clichés de sept fleurs d’hibiscus pris par Patricia Caulfield pour illustrer un article de juin 1964, dans la revue Modern Photography. Le motif, d’apparence simple, avait néanmoins un sens complexe pour Warhol et démontre sa volonté de créer un art véritablement « populaire ». Le format carré de l’œuvre a été choisi pour permettre au propriétaire de l’accrocher selon quatre options d’orientation. Comme Warhol le disait lui-même : « I like painting on a square ».

 

 

Selon le critique d’art, journaliste et écrivain français Pierre Cabanne, « entrer dans un tableau de Chu Teh-Chun c’est se livrer à lui, c’est épouser sa respiration, adhérer au langage direct, impulsif, soutenu et rythmé par la richesse de la couleur. Et c’est également partager sa rêverie. » Tajan présentera un superbe ensemble de 9 œuvres de Teh-Chun, acquises directement auprès de l’artiste par Sacha et Paulette Klerx.

L’artiste et la famille Klerx ont entretenu une belle amitié pendant plus de 30 ans. La rencontre s’est produite en 1958, alors que Sacha Klerx est directeur artistique de la Galerie du Haut-Pavé, et a marqué un tournant dans la carrière du peintre.

 

 

La session dédiée à l’Art moderne se tiendra le 30 juin, celle consacrée à l’Art contemporain dès le 1er juillet. Les deux jours de ventes seront précédés d’une semaine d’exposition parisienne (week-end inclus), à l’Espace Tajan, à partir du 26 juin.

Source : Barnebys