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Spectaculaire lampe « Vignes et escargots » de la Maison DAUM

 

La pleine maturité des verreries Art Nouveau coïncide avec une véritable révolution dans l’éclairage, dont on ne soupçonne pas aujourd’hui l’importance et qui se situe à la fin du 19e siècle. En effet vers 1880-1890, la lampe à huile et l’éclairage au pétrole existaient encore presque sans concurrence dans tous les foyers. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que la « fée électricité » apparaît comme un progrès remarquable et entre petit à petit dans la vie quotidienne de toutes les couches sociales de la société. Véritables précurseurs, les verriers de l’Ecole de Nancy s’en sont emparé avec avidité car l’électricité permettait de faire briller les couleurs qu’ils posaient sur le verre.

La couleur est en effet l’une des préoccupations majeures à laquelle les maîtres verriers de l’Ecole de Nancy se sont attachés.

Retrouvant les colorations qui avaient fait la gloire des vitraux du Moyen-Age, Emile Gallé ou Antonin Daum ont aussi élargi la palette des verres colorés dans la masse, dont ils avaient besoin pour les motifs floraux et le rendu exact de la nature. Mais il est un domaine que la nature du verre fondu par grande masse et soufflé à la forme permet difficilement d’atteindre : celui de la modulation des couleurs, de leur placement par taches juxtaposées, comme le faisaient au même moment les peintres impressionnistes sur leurs toiles.

C’est pour accéder à cette nouvelle richesse d’expression que la maison Daum vers 1900, « eut recours et développa le procédé qui consiste, à appliquer à l’extérieur des vases, du verre pulvérisé, de l’émail en poudre, afin d’en tirer des fonds colorés ou des taches décoratives », ainsi que le soulignait le rapport du Jury de l’Exposition Universelle de 1900.

Ce domaine des couleurs naturalistes, contrastées et chatoyantes était l’un de ceux dans lequel Antonin Daum excellait. Ce nouveau procédé technique rendait possible la création de symphonies de couleurs que nous retrouvons sur la lampe « Vignes et escargots ». La décoration de surface par des poudres vitrifiées s’accompagne ainsi d’effets très évocateurs de l’atmosphère naturelle, de la profondeur du sujet même si celui-ci n’est fait que de grappes de raisin et de feuilles. Avec beaucoup de finesse, les tonalités automnales sont parfaitement suggérées. On retrouve là encore l’influence des peintres impressionnistes, qui, avec des thèmes souvent aussi simples pris dans la nature, avaient trouvé comment rendre la lumière, l’atmosphère et comment magnifier la couleur. Enfin la 3eme dimension est apportée grâce aux escargots délicatement posés en application, qui semblent cheminer lentement le long du pied pour aller chercher l’ombre des pampres de vigne délicatement gravées sur le chapeau.

Un magnifique témoignage, s’il en fallait, de la grandeur des Arts décoratifs français au tournant du 20e siècle, qui fait de cette lampe non plus seulement un objet du quotidien mais une œuvre d’art à part entière.

 

 

Daum
Lampe « Vignes et escargots »
en verre multicouche et poudres colorées par vitrifications, à décor gravé à l’acide de pampres de vignes, rythmé d’escargots en application.
Signée.
Circa 1904
Haut. 49,5 cm

25 000 / 30 000€

 


 

INFORMATION DE LA VENTE
Arts décoratifs du 20e siècle & design

Le 26 mars 2024 à 15h

Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris

 

CONTACTS
Marie-Cécile Michel – Directeur du département Arts décoratifs du 20e siècle & design
+33 1 53 30 30 58 – [email protected]

Ariane de Miramon – Directeur Communication & Marketing
+33 1 53 30 30 68 – [email protected]