Lot 216

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[Anatole FRANCE]. Louis BARTHOU. 14 L.A.S. à Anatole France. Novembre 1914 – août 1915 ; avril 1918. 17 pp. in-8, en-tête en coin de la chambre des députés la plupart sur papier de deuil.


    Notes:
  • Très belle correspondance de Barthou avec Anatole France dans laquelle est évoqué l’engagement de l’écrivain durant la Grande Guerre. Novembre 1914 : Ne voulez-vous plus être mon ami ? Je souffre surtout dans les circonstances actuelles d’un malentendu qu’une simple explication suffira, j’en suis sûr à dissiper (…). Trois jours plus tard, Barthou fait part de son admiration sur les textes patriotiques d’Anatole France ; J’ai admiré le cri magnifique et le geste d’abnégation patriotique par lesquels vous avez tenté d’être un soldat (…). A propos des démarches pour le docteur Couchoud, intime d’Anatole France. Sur les relations entre les pays de l’Entente pendant la Guerre et la situation sur le front : mars 1915 : (…) L’Italie a signé le 26 avril à Londres l’accord qui lie à la Triple Entente (…). Un mois lui serait nécessaire pour passer de la signature à l’action. Mais ses alliés, ceux d’hier, lui laisseront-ils le bénéfice du délai qu’elle s’était réservé. J’en doute. La Roumanie a de grandes exigences. On négocie et je crois qu’elle va se décider. Ainsi, de toutes parts on traque la bête maudite. Attendez-vous sur notre front, et des efforts prochains et hélas ! à l’inévitable sacrifice (…). Entretenez par la plume cette confiance et exaltez l’enthousiasme nécessaire. Votre voix a de grands échos (…). Mai 1915 : Barthou félicite l’écrivain pour ces belles pages de Sur la Voie glorieuse qui « produit un effet énorme ». Sur les exigences de la Roumanie ; nous avons réussi à déterminer les Russes à lui consentir les neuf dixièmes de ce qu’elle demande. Elle veut tout et le tout est beaucoup. Il faut espérer encore son intervention dont l’expédition des Dardanelles, mal engagé et difficile, recevrait un concours décisif. Des actions en Artois qui ont été heureuses, se seraient traduites par une grande victoire si un corps d’armée méridional n’avait pas eu qu’une défaillance. Il a fallu procéder à de terribles exécutions (…). Barthou l’encourage à écrire encore. Juin 1915 : (…) Je reste optimiste. La pluie a contribué à arrêter nos opérations dans l’Artois. L’action va reprendre. L’intervention de l’Italie a produit sur toute l’étendue du front, dans nos lignes et dans les leurs, une impression profonde (…) Après la Roumanie, les Alliées tentent de rallier la Bulgarie. Il fait part de ses doutes sur l’issue prochaine de la guerre, pointant les manquements du ministère de la Guerre ; Ailleurs aussi il y a eu des illusions, des erreurs et des fautes (…). Je reste fermement convaincu que l’automne ne s’achèvera pas sans nous donner la victoire (…). Barthou le met en relation avec Pierre Calmettes. Il le félicite sur son admirable appel Ceux du Front. (…) Le commandement paie les conséquences de l’erreur de psychologie où l’ont entrainé des renseignements insuffisamment contrôlés (…). La perspective d’une campagne en hivers prochain est acceptée par l’opinion et dans les tranchées, le gouvernement de Millerand est malmené. Sarrail a échoué. C’est sur un rapport accablant, parait-il, du général Dubail que son commandement a été enlevé (…) A mon sens, c’est de Castelnau qui est le meilleur (…). C’est un chef catholique, oui, mais (…) je suis des radicaux qui lui rendent hommages (…). Août 1915 : belle critique de Barthou sur Petit Pierre ; La situation générale ne s’améliore pas. Ni organisation, ni direction ni action. On flotte, on vit au jour le jour et le malaise s’accroit. Il manque ce que Danton regrettait de ne pouvoir par léguer à Robespierre (…). Avril 1918 : après une discussion littéraire, il poursuit à propos du choix du commandement interallié : Ne vous méprenez pas sur l’opinion que j’ai de Pétain ; elle est la vôtre et je sais les services éminents qu’il a rendus par cet esprit de mesure et d’équité que vous lui reconnaissez si justement. Mais je crois que Foch, que seul convenait aux Anglais, convient mieux aux nécessités de la situation (…). Il adresse son souvenir à Mlle Laprévotte. Etc.

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September 18, 2013 2:00 PM CEST
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