Lot 155

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COLONNE COMMÉMORATIVE ÉPIGRAPHIQUE OTTOMANE
Stèle votive en marbre blanc de section carrée. Elle est couverte sur deux parois d’inscriptions gravées de la profession de foi, la Chahada et de tiges florales sur les deux autres parois.
Turquie, art ottoman, XVIIIesiècle.
AN 18TH CENTURY OTTOMAN INSCRIBED COMMÉMORATIVE MARBLE COLUMN.
HAUT. 57,5 CM (22 5/8 IN.)

€500-700

Le banquier et soyeux lyonnais Prosper Holstein (1843-1926) est l’un des grands collectionneurs d’art oriental de la fin du XIXesiècle.
Son nom restera lié à la postérité à sa très célèbre collection d’armes orientales, et son intérêt passionné pour le sujet le conduira à étudier et publier sa collection en écrivant l’ouvrage de référence qui sortira en 1931 sous le titre "Contribution à l’étude des armes orientales".
Il avait débuté sa carrière en 1862 dans une fabrique de soieries de Lyon puis passa dans la finance en 1874 comme agent de change. En 1889, il réorganisa et administra l’agence lyonnaise du Comptoir d’escompte qu’il quitta à la retraite en 1911.
Avec nombre de ses amis collectionneurs, dont l’industriel Émile Guimet (1836-1918) -le fondateur des musées éponymes à Lyon puis à Paris-, la marquise Arconati-Visconti, Raoul Duseigneur, Jean-Baptiste Giraud -le futur premier conservateur du département des Objets d’art au musée du palais Saint-Pierre-, ils se réunissaient chez Georges Duseigneur vers le milieu des années 1870, dans ce "cénacle" où ils partageaient leur goût de l’Orient, Holstein ayant déjà commencé sa collection de céramiques, métaux et armes (catalogue de l’exposition " Le génie de l’Orient" par Rémi Labrusse, Islamophilies, Lyon 2011, article de Salima Hellal p. 325 et note 44). Sa relation avec Lord Kitchener (1850-1916), commandant en chef en Inde de l’Empire britannique lui permit d’acquérir de somptueuses armes provenant d’Inde, Iran ou Asie.
En 1916, Holstein servit d’intermédiaire auprès du nouveau directeur des musées de Lyon, Henri Focillon, pour la donation de Raoul Duseigneur au musée, puis conseilla le directeur lors de l’accrochage des salles du musée.
Holstein donnera à la Bibliothèque municipale de Lyon ses ouvrages sur les arts orientaux. Quant à sa collection d’armes, sa fille Gabrielle s’en dessaisit à la fin de sa vie (Maître Jacques Boscher, expert Michel Beurdeley, Drouot, vente les 8, 9 et 10mai 1957, Ancienne collection P. Holstein. Armes orientales).
Ce grand chandelier, de par sa forme et plusieurs éléments décoratifs dont l’écriture animée, se rapproche de celui conservé au musée du Louvre (inv. OA 3680), publié par A. S. Melikian-Chirvani comme Iran occidental, première moitié du XIIIesiècle, tout en n’excluant pas tout à fait une possible origine Syrienne (Le bronze iranien, Musée des Arts Décoratifs, Paris, 1973, p.55). L’inscription du chandelier Holstein listant des suites de vœux adressés à un souverain anonyme reprend des formules iraniennes qui se retrouvent partiellement sur deux métaux du Louvre: un autre chandelier (inv. OA 7880-115) et une grande boîte en forme de mausolée (inv. OA 3355), tous deux école du Fars, Iran, première moitié du XIVesiècle, également publiés par Melikian-Chirvani (op. cit, p.75 et81). Le décor en quatre sections est un élément fréquent au XIVesiècle iranien, même si on le retrouve déjà au XIIIesiècle sur le chandelier du Louvre n° OA 3680. Quant à la frise végétale qui borde le corps du chandelier, on la retrouve sur des métaux du Fars mais également sur des pièces provenant de la Syrie du XIIIesiècle, comme sur le chandelier à scènes chrétiennes du musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 4414) signé Dâwud ibn Salâmah al-Mawsilî, daté 1248-49, et qui présente aussi le même profil de corps tronconique (catalogue d’exposition L’Orient de Saladin, l’art des Ayyoubides, Institut du Monde Arabe, Paris, 2001, n°99 p.116). La technique d’incrustation très peu profonde du décor en argent du chandelier Holstein est très proche des métaux iraniens du XIVesiècle.
Plusieurs autres chandeliers mamelouks, dont un au nom du sultan Lajin (1297), conservés au musée duCaire, présentent exactement le même profil (Gaston Wiet, Catalogue du Musée Arabe, Objets en cuivre, LeCaire, 1932, pl. XXX, XXXII). Une base de chandelier de même profil, avec un fond de T imbriqués, attribué à l’école de Mossoul, XIIIesiècle, est conservée dans la Keir Collection. Voir Géza Fehervari, Islamic Metalwork of the Eighth to the Fifteenth Century in the Keir Collection, London, 1976, n°126 pl. 41. Un chandelier, acheté en 1894 par le musée des Beaux-Arts de Lyon, attribué à la Syrie ou l’Irak du Nord, premier tiers du XIIIesiècle, présente également le même fond de T imbriqués scandé de rondeaux de rosettes (Labrusse, op. cit., cat. 249 p.346). Le même décor se retrouve aussi sur un chandelier du Fars de la première moitié du XIVesiècle, conservé au Metropolitan Museum of art, illustré par Melikian-Chirvani dans son catalogue des métaux iraniens du Victoria & Albert Museum (Islamic Metalwork from the Iranian World, 8th-18th centuries, London, 1982, fig. 50A p. 145).



    Notes:
  • Le banquier et soyeux lyonnais Prosper Holstein (1843-1926) est l’un des grands collectionneurs d’art oriental de la fin du XIXesiècle.
    Son nom restera lié à la postérité à sa très célèbre collection d’armes orientales, et son intérêt passionné pour le sujet le conduira à étudier et publier sa collection en écrivant l’ouvrage de référence qui sortira en 1931 sous le titre "Contribution à l’étude des armes orientales".
    Il avait débuté sa carrière en 1862 dans une fabrique de soieries de Lyon puis passa dans la finance en 1874 comme agent de change. En 1889, il réorganisa et administra l’agence lyonnaise du Comptoir d’escompte qu’il quitta à la retraite en 1911.
    Avec nombre de ses amis collectionneurs, dont l’industriel Émile Guimet (1836-1918) -le fondateur des musées éponymes à Lyon puis à Paris-, la marquise Arconati-Visconti, Raoul Duseigneur, Jean-Baptiste Giraud -le futur premier conservateur du département des Objets d’art au musée du palais Saint-Pierre-, ils se réunissaient chez Georges Duseigneur vers le milieu des années 1870, dans ce "cénacle" où ils partageaient leur goût de l’Orient, Holstein ayant déjà commencé sa collection de céramiques, métaux et armes (catalogue de l’exposition " Le génie de l’Orient" par Rémi Labrusse, Islamophilies, Lyon 2011, article de Salima Hellal p. 325 et note 44). Sa relation avec Lord Kitchener (1850-1916), commandant en chef en Inde de l’Empire britannique lui permit d’acquérir de somptueuses armes provenant d’Inde, Iran ou Asie.
    En 1916, Holstein servit d’intermédiaire auprès du nouveau directeur des musées de Lyon, Henri Focillon, pour la donation de Raoul Duseigneur au musée, puis conseilla le directeur lors de l’accrochage des salles du musée.
    Holstein donnera à la Bibliothèque municipale de Lyon ses ouvrages sur les arts orientaux. Quant à sa collection d’armes, sa fille Gabrielle s’en dessaisit à la fin de sa vie (Maître Jacques Boscher, expert Michel Beurdeley, Drouot, vente les 8, 9 et 10mai 1957, Ancienne collection P. Holstein. Armes orientales).
    Ce grand chandelier, de par sa forme et plusieurs éléments décoratifs dont l’écriture animée, se rapproche de celui conservé au musée du Louvre (inv. OA 3680), publié par A. S. Melikian-Chirvani comme Iran occidental, première moitié du XIIIesiècle, tout en n’excluant pas tout à fait une possible origine Syrienne (Le bronze iranien, Musée des Arts Décoratifs, Paris, 1973, p.55). L’inscription du chandelier Holstein listant des suites de vœux adressés à un souverain anonyme reprend des formules iraniennes qui se retrouvent partiellement sur deux métaux du Louvre: un autre chandelier (inv. OA 7880-115) et une grande boîte en forme de mausolée (inv. OA 3355), tous deux école du Fars, Iran, première moitié du XIVesiècle, également publiés par Melikian-Chirvani (op. cit, p.75 et81). Le décor en quatre sections est un élément fréquent au XIVesiècle iranien, même si on le retrouve déjà au XIIIesiècle sur le chandelier du Louvre n° OA 3680. Quant à la frise végétale qui borde le corps du chandelier, on la retrouve sur des métaux du Fars mais également sur des pièces provenant de la Syrie du XIIIesiècle, comme sur le chandelier à scènes chrétiennes du musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 4414) signé Dâwud ibn Salâmah al-Mawsilî, daté 1248-49, et qui présente aussi le même profil de corps tronconique (catalogue d’exposition L’Orient de Saladin, l’art des Ayyoubides, Institut du Monde Arabe, Paris, 2001, n°99 p.116). La technique d’incrustation très peu profonde du décor en argent du chandelier Holstein est très proche des métaux iraniens du XIVesiècle.
    Plusieurs autres chandeliers mamelouks, dont un au nom du sultan Lajin (1297), conservés au musée duCaire, présentent exactement le même profil (Gaston Wiet, Catalogue du Musée Arabe, Objets en cuivre, LeCaire, 1932, pl. XXX, XXXII). Une base de chandelier de même profil, avec un fond de T imbriqués, attribué à l’école de Mossoul, XIIIesiècle, est conservée dans la Keir Collection. Voir Géza Fehervari, Islamic Metalwork of the Eighth to the Fifteenth Century in the Keir Collection, London, 1976, n°126 pl. 41. Un chandelier, acheté en 1894 par le musée des Beaux-Arts de Lyon, attribué à la Syrie ou l’Irak du Nord, premier tiers du XIIIesiècle, présente également le même fond de T imbriqués scandé de rondeaux de rosettes (Labrusse, op. cit., cat. 249 p.346). Le même décor se retrouve aussi sur un chandelier du Fars de la première moitié du XIVesiècle, conservé au Metropolitan Museum of art, illustré par Melikian-Chirvani dans son catalogue des métaux iraniens du Victoria & Albert Museum (Islamic Metalwork from the Iranian World, 8th-18th centuries, London, 1982, fig. 50A p. 145).

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