[HEURES]. Livre d'heures à l'usage de Paris. [toute fin du XVe s.] ; in-8 (174 x 126 mm), maroquin marron, trois filets à froid en encadrement des plats, dos à nerfs orné de motifs à froid, contreplats constitués des restes de la reliure d'origine en veau estampé, [rel. moderne], dos très légèrement passé.
Beau manuscrit à 21 longues lignes en gothique textura de 1 f. blanc et [119] ff., orné de 14 miniatures (11 grandes et 3 petites).



€18,000-25,000

ILLUSTRATION
F. 7. Couronnement de la Vierge : Dieu bénit la Vierge en prière.
F. 11. Saint Jean sur l'île de Patmos, l'aigle à ses côtés.
F. 18. Rencontre d'Anne et Joachim à la porte dorée.
F. 19. Annonciation : la Vierge est surprise dans sa lecture par l'ange Gabriel, dans un intérieur de marbre.
F. 33. Petite miniature : Visitation. (Le visage d'Élisabeth est partiellement effacé.)
F. 41. Nativité : l'Enfant repose sur un pan du manteau bleu de la Vierge.
F. 45. Annonce aux bergers : l'un est agenouillé, le second, debout, s'appuie sur sa gaule.
F. 48. Adoration des Mages : la Vierge se tient sous un dais pourpre.
F. 51. Présentation au Temple : le grand prêtre s'apprête à recevoir l'Enfant Jésus, une servante se tient derrière la Vierge tandis que Joseph est à côté de l'autel.
F. 54. La Fuite en Égypte : l'Enfant emmailloté est dans les bras de sa mère.
F. 61. Pentecôte : les apôtres prient derrière la Vierge dans un intérieur de marbre.
F. 76. Une Dame poursuivie par la mort : sa robe rouge indique qu'il s'agit d'une bourgeoise.
F. 107. Petite miniature : Vierge à l'Enfant.
F. 110. Petite miniature : le Christ soutenu par un ange, sortant de son tombeau.
De très nombreuses lettrines et bouts-de-lignes en rouge, bleu ou marron, rehaussés d'or (les bouts-de-lignes marron figurent des bûches).

Cette ornementation peut être attribuée au " Maître de Jeanne Hervez ", ainsi nommé d'après le second possesseur d'un livre d'heures à l'usage de Paris conservé à la Bibliothèque Mazarine (ms. 508). Jeanne Hervez était la femme de Fleurentin de Renel, épicier demeurant aux halles de Paris en 1547.
Le travail, bien qu'empreint de maladresse et de naïveté, est charmant : les visages un peu gros par rapport au reste du corps, les positions raides, les traits souvent esquissés, les yeux abondamment remplis de blanc. Ces compositions se rattachent à celles courantes dans les livres d'heures parisiens des années 1490.
Le Maître de Jeanne Hervez participe à l'enluminure d'au moins trois incunables de l'imprimeur Antoine Vérard. À cette époque, il emploie du roux comme le célèbre enlumineur parisien, Jean Pichore, dont il adoptera progressivement les modèles, notamment ceux des Heures d'Écouen (E.Cl 1251).
Ces incunables permettent de dater l'œuvre de l'artiste vers 1490-1500. Parmi les livres d'heures repérés du Maître de Jeanne Hervez signalons ceux de Périgueux (ms. 68), Toulouse (Bm., Ms. 137-138), Lisbonne (BN, IL 35), deux livres d'heures conservés à Milan (Brera Gerli, 66 et Ambrosiana, SP II 172), des Heures à l'usage de Rome (vente Sotheby's, n° 64, 10 déc. 1969) et dans des Heures à l'usage de Paris (Sotheby's, 18 mai 1981).
Le calendrier est calligraphié à deux colonnes comme souvent dans les livres d'heures imprimés et dans les livres d'heures du Maître de Jeanne Hervez.

Il s'agit ici d'un livre d'heures de bonne qualité, comme le prouve la peinture de l'office des morts : la mort poursuivant une dame bourgeoise.

TEXTE :
Calendrier sur 17 courtes lignes, écrit sur deux colonnes à l'encre bleue, rouge et or, 110 x 80 mm.
Texte sur 21 longues lignes à l'encre brune, 108 x 70 mm. Lacunes entre les ff. 58 et 59 (2 ff. ?), entre les ff. 64-65 (1 f. ?), 64v, 75v blancs.
1-6v. Calendrier en français, avec un saint pour chaque jour de l'année, dérivé du calendrier parisien décrit par P. Perdrizet.
Ff. 7-10v. Complies des Heures de la Vierge.
Ff. 11-14v. Péricopes des 4 évangiles.
Ff. 14v-18. Obsecro te et O intemerata rédigé au masculin.
Ff. 18v-58v. Heures de la Vierge à l'usage de Paris.
Ff. 59-64. Heures de la Croix (lacune d'une miniature en tête de ces heures) et Heures du Saint-Esprit.
Ff. 65-75. Psaumes de la pénitence (lacune d'une miniature en tête des psaumes) suivis des Litanies avec saint Denis et sainte Geneviève.
Ff. 76-107. Office des morts à l'usage de Paris.
Ff. 107-110v. Les quinze joies de la Vierge : Doulce Dame de miséricorde (en français).
Ff. 110v-119. Doulx Dieu, doulx père (semble incomplet) ; Glorieuse Vierge pucelle fille de Dieu mère (Sonet, 688), O illustrissima et exelentissima gloriosa semper Virgo Maria ; Adoro te Deum patrem ; Mon benoist Dieu ie croy de cuer et confesse de bouche (Sonet, 1150) ; Sire Dieu tout puissant tout voiant ; Marie mére tres piteuse par ta très grande affliction (Sonet, 1106), Ange de Dieu qui mas en garde (Sonet, 73) ; les sept vers de S. Bernard, Illumina oculos meos.
Les ff. 112r-119v sont d'une écriture différente : la gothique rotunda.

CONDITION
Quelques manques de peau marginaux, presque tous comblés ; très légères auréoles (principalement marginales, en tête), parfois accompagnées d'une déteinte des éléments colorés (lettrine ou miniature), quelques reports de peinture des ornementations sur la page en regard, quelques frottements aux enluminures.
Les gardes de parchemin de la reliure d'origine ont été conservées (traces de trous des fermoirs, identiques à celles du cuir des contreplats), ainsi que la peau de veau de la première (ou d'une des toutes premières) reliure, estampée à froid, montée aux contreplats.

I. Delaunay, Échanges artistiques entre livres d'heures manuscrits et imprimés produits à Paris, vers 1480-1500. P. Perdrizet, Le Calendrier parisien à la fin du Moyen Âge d'après le Bréviaire et les livres d'heures, 1933. J. Sonet, Répertoire d'incipit de prières en ancien français, Genève, 1956.


Note manuscrite au verso du premier f. blanc : " Ce livre provient d'Anne Symony, fille du baron de la Fauche, femme de noble Claude de Verdier et mère de demoiselle Marie de Verdier ". La famille de Simony, originaire de Sienne, s'établit en Lorraine au cours du XVe siècle et sera anoblie dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Les comtes de la Fauche, près de Chaumont, s'éteignent au XIVe siècle (G. Poull, " Une importante famille les sires de la Fauche ", Cahiers d'histoire, n°4, 1969).
Ex-dono du XIXe s. " à ma chère cousine, souvenir affectueux ", signé A. Dani (?).
Au verso de la première garde d'origine, ex-libris héraldique gravé de comte, de gueules plein accompagné des initiales DHDVCRCPGDB (Lorraine-Remiremont ?).



    Notes:
  • ILLUSTRATION
    F. 7. Couronnement de la Vierge : Dieu bénit la Vierge en prière.
    F. 11. Saint Jean sur l'île de Patmos, l'aigle à ses côtés.
    F. 18. Rencontre d'Anne et Joachim à la porte dorée.
    F. 19. Annonciation : la Vierge est surprise dans sa lecture par l'ange Gabriel, dans un intérieur de marbre.
    F. 33. Petite miniature : Visitation. (Le visage d'Élisabeth est partiellement effacé.)
    F. 41. Nativité : l'Enfant repose sur un pan du manteau bleu de la Vierge.
    F. 45. Annonce aux bergers : l'un est agenouillé, le second, debout, s'appuie sur sa gaule.
    F. 48. Adoration des Mages : la Vierge se tient sous un dais pourpre.
    F. 51. Présentation au Temple : le grand prêtre s'apprête à recevoir l'Enfant Jésus, une servante se tient derrière la Vierge tandis que Joseph est à côté de l'autel.
    F. 54. La Fuite en Égypte : l'Enfant emmailloté est dans les bras de sa mère.
    F. 61. Pentecôte : les apôtres prient derrière la Vierge dans un intérieur de marbre.
    F. 76. Une Dame poursuivie par la mort : sa robe rouge indique qu'il s'agit d'une bourgeoise.
    F. 107. Petite miniature : Vierge à l'Enfant.
    F. 110. Petite miniature : le Christ soutenu par un ange, sortant de son tombeau.
    De très nombreuses lettrines et bouts-de-lignes en rouge, bleu ou marron, rehaussés d'or (les bouts-de-lignes marron figurent des bûches).

    Cette ornementation peut être attribuée au " Maître de Jeanne Hervez ", ainsi nommé d'après le second possesseur d'un livre d'heures à l'usage de Paris conservé à la Bibliothèque Mazarine (ms. 508). Jeanne Hervez était la femme de Fleurentin de Renel, épicier demeurant aux halles de Paris en 1547.
    Le travail, bien qu'empreint de maladresse et de naïveté, est charmant : les visages un peu gros par rapport au reste du corps, les positions raides, les traits souvent esquissés, les yeux abondamment remplis de blanc. Ces compositions se rattachent à celles courantes dans les livres d'heures parisiens des années 1490.
    Le Maître de Jeanne Hervez participe à l'enluminure d'au moins trois incunables de l'imprimeur Antoine Vérard. À cette époque, il emploie du roux comme le célèbre enlumineur parisien, Jean Pichore, dont il adoptera progressivement les modèles, notamment ceux des Heures d'Écouen (E.Cl 1251).
    Ces incunables permettent de dater l'œuvre de l'artiste vers 1490-1500. Parmi les livres d'heures repérés du Maître de Jeanne Hervez signalons ceux de Périgueux (ms. 68), Toulouse (Bm., Ms. 137-138), Lisbonne (BN, IL 35), deux livres d'heures conservés à Milan (Brera Gerli, 66 et Ambrosiana, SP II 172), des Heures à l'usage de Rome (vente Sotheby's, n° 64, 10 déc. 1969) et dans des Heures à l'usage de Paris (Sotheby's, 18 mai 1981).
    Le calendrier est calligraphié à deux colonnes comme souvent dans les livres d'heures imprimés et dans les livres d'heures du Maître de Jeanne Hervez.

    Il s'agit ici d'un livre d'heures de bonne qualité, comme le prouve la peinture de l'office des morts : la mort poursuivant une dame bourgeoise.

    TEXTE :
    Calendrier sur 17 courtes lignes, écrit sur deux colonnes à l'encre bleue, rouge et or, 110 x 80 mm.
    Texte sur 21 longues lignes à l'encre brune, 108 x 70 mm. Lacunes entre les ff. 58 et 59 (2 ff. ?), entre les ff. 64-65 (1 f. ?), 64v, 75v blancs.
    1-6v. Calendrier en français, avec un saint pour chaque jour de l'année, dérivé du calendrier parisien décrit par P. Perdrizet.
    Ff. 7-10v. Complies des Heures de la Vierge.
    Ff. 11-14v. Péricopes des 4 évangiles.
    Ff. 14v-18. Obsecro te et O intemerata rédigé au masculin.
    Ff. 18v-58v. Heures de la Vierge à l'usage de Paris.
    Ff. 59-64. Heures de la Croix (lacune d'une miniature en tête de ces heures) et Heures du Saint-Esprit.
    Ff. 65-75. Psaumes de la pénitence (lacune d'une miniature en tête des psaumes) suivis des Litanies avec saint Denis et sainte Geneviève.
    Ff. 76-107. Office des morts à l'usage de Paris.
    Ff. 107-110v. Les quinze joies de la Vierge : Doulce Dame de miséricorde (en français).
    Ff. 110v-119. Doulx Dieu, doulx père (semble incomplet) ; Glorieuse Vierge pucelle fille de Dieu mère (Sonet, 688), O illustrissima et exelentissima gloriosa semper Virgo Maria ; Adoro te Deum patrem ; Mon benoist Dieu ie croy de cuer et confesse de bouche (Sonet, 1150) ; Sire Dieu tout puissant tout voiant ; Marie mére tres piteuse par ta très grande affliction (Sonet, 1106), Ange de Dieu qui mas en garde (Sonet, 73) ; les sept vers de S. Bernard, Illumina oculos meos.
    Les ff. 112r-119v sont d'une écriture différente : la gothique rotunda.

    CONDITION
    Quelques manques de peau marginaux, presque tous comblés ; très légères auréoles (principalement marginales, en tête), parfois accompagnées d'une déteinte des éléments colorés (lettrine ou miniature), quelques reports de peinture des ornementations sur la page en regard, quelques frottements aux enluminures.
    Les gardes de parchemin de la reliure d'origine ont été conservées (traces de trous des fermoirs, identiques à celles du cuir des contreplats), ainsi que la peau de veau de la première (ou d'une des toutes premières) reliure, estampée à froid, montée aux contreplats.

    I. Delaunay, Échanges artistiques entre livres d'heures manuscrits et imprimés produits à Paris, vers 1480-1500. P. Perdrizet, Le Calendrier parisien à la fin du Moyen Âge d'après le Bréviaire et les livres d'heures, 1933. J. Sonet, Répertoire d'incipit de prières en ancien français, Genève, 1956.


    Note manuscrite au verso du premier f. blanc : " Ce livre provient d'Anne Symony, fille du baron de la Fauche, femme de noble Claude de Verdier et mère de demoiselle Marie de Verdier ". La famille de Simony, originaire de Sienne, s'établit en Lorraine au cours du XVe siècle et sera anoblie dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Les comtes de la Fauche, près de Chaumont, s'éteignent au XIVe siècle (G. Poull, " Une importante famille les sires de la Fauche ", Cahiers d'histoire, n°4, 1969).
    Ex-dono du XIXe s. " à ma chère cousine, souvenir affectueux ", signé A. Dani (?).
    Au verso de la première garde d'origine, ex-libris héraldique gravé de comte, de gueules plein accompagné des initiales DHDVCRCPGDB (Lorraine-Remiremont ?).

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